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les péripéties d'Aneva & Mati

3 mars 2008

Heureux qui comme Ulysse...

.... A fait un beau voyage !

C'est peu de choses ce qu'on cherche "en partance". Pour nous il n'était pas question de toison d'or. Il s'agissait plutôt de voir à quel point notre éducation judéo-chrétienne, haut-savoyarde, française, européenne et campagnarde tenait le coup face à des conceptions totalement différentes. Pas forcément opposées, mais différentes, un regard autre sur ce monde, ses beautés, ses conflits. Sur ce qui fait la joie d'un Iranien ou le malheur d'un Philippin.
Ce serait aussi l'occasion de voir de grands espaces, des montagnes à grimper, des dunes à dégringoler, des déserts à traverser, de belles criques où se baigner. A pied, à dos de chameau, à cheval, en voiture sans allure, en bateau vieillot. Pour finir tout ce qui comptait c'était avancer, reculer une limite invisible, avaler autant de poussière que possible. C'est bon signe la poussière. Elle poudroie dans la vent, elle dessine un mouvement. Elle crisse sous la dent puis se repose doucement. Coriace et diffuse.

Dans les villes énormes, les bleds paumés, les campagnes inondées ou desséchées vit l'Autre. A toi le Pamiri, à toi la Brésilienne, à vous les Turcs... A toi le gentil, à toi la jolie, à toi le chiant... Merci. On reviendra, sois-en certain. On achètera ce tapis qui nous plaisait tant, on retournera voir si les enfants d'ailleurs ont grandi, si les sourires sont toujours en place. Si l'évolution prend une bonne direction. Nous n'avançons pas. C'est le monde qui bouge. Nous ne sommes que 2 clampins en vadrouille. Aujourd'hui en station, heureux de l'être.

Nous sommes partis un jour, sans retour ? S'éloigner du rivage, telle était l'idée, voire notre raison d'être momentanée. Et puis un jour nous sommes rentrés, et maintenant nous pouvons affirmer que non, non, rien n'a changé ; tout, tout a continué ! Nous sommes là, vous aussi ; certains croient qu'ils ont fait du sur-place mais nous sommes convaincus que non : chacun a fait son bout de chemin. A nous de trouver notre place.

En définitive je veux bien croire qu'Ulysse a fait un beau voyage, que c'était une belle et douloureuse galère. Que Jason a conquis et ramené la toison. Qu'Indiana Jones connait la jungle ou le désert mieux que nous. Que Phileas Fogg et Olivier de Kersauson ont été plus véloces. Que Nicolas Bouvier a mieux décrit son voyage, lui qui a trouvé le mode d'emploi universel décrit dans "L'usage du monde".
Mais le nôtre, ce fut le plus beau, le plus intense ! Parce qu'il est à nous et qu'on le gardera au fond des yeux longtemps encore. Très longtemps.

Mati et Aneva

PS : Nous réfléchissons en ce moment à un petit diaporama, la date et le lieu ne sont pas encore fixés mais on vous tiendra au courant, c'est promis.

PS2 : Merci à vous tous pour vos messages, pour les nouvelles envoyées de France qui vous semblait quelquefois ridicules mais qui étaient toujours appréciées. Et merci d'être là aujourd'hui, demain...

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2 mars 2008

RAS - Petite manip

« Je valide l’inscription de ce blog au service Paperblog sous le pseudo aneva_mati »

28 février 2008

13 mois, 29 jours et 14h30 plus tard

Surprise ! Nous sommes de retour ! Vous nous croyez en Malaisie, et bien non : on a pris la voie des airs pour rentrer faire un petit coucou, boire quelques coups, se couper une bonne tranche de tomme... Bientôt nous posterons le mot de la fin, avant cela je tenais à un petit post "statistique". Chassez le naturel, il revient au galop, dit l'adage. Je crois que mon passé professionnel d'ancien consultant me ratrappe. La fin du voyage m'amène a faire un petit bilan chiffré et illustré, avec toute une série d'indicateurs pour tenter d'éclairer vos lanternes sur le sujet "Ça fait quoi, 14 mois sur la route ?" Ambitieuse entreprise, qui ne sera pas exhaustive, mais qui vous distraira peut-être...

Transports du voyageur

425 jours sur 3 continents, ça fait des bornes. Pas mal de bornes même, tellement de kilomètres qu'on n'a pas réussi à compter. Par contre on a noté les temps de transport, et on arrive au total ahurissant, époustouflant que dis-je astronomique ! de 953,75 heures soit 40 jours, 13 heures et 45 minutes. Et encore, on n'a pas compté les petits trajets et les temps d'attente entre 2 bus... Tout ce temps passé à être chahuté et balloté à droite à gauche en haut en bas, pas toujours facile et parfois ça nous a poussé au bord du pétage de plomb. Mais on a tenu bon ! Ce serait rasoir de détailler tous nos moyens de transport, mais on estime avoir voyage a bord de 15  types d'engins différents.
Les pannes nous ont relativement épargné, on dénombre en tout et pour tout 6 crevaisons. En Mongolie on a pété une barre d'équilibrage (je crois que ça s'appelle comme ça) sous le mini-van russe mais Supa-Luya notre chauffeur bien-aimé a réparé ça en 43 minutes montre en main.

Et puis des fois nous quittions tous ces engins pour gambader dans les prés, quel plaisir ! C'est ainsi que nous avons atteint un point culminant de 4965 mètres, dans les Pamirs tadjiks. Un bon souvenir, quoique raide, d'ailleurs nos palpitants en ont encore souvenance. Après les montagnes, l'océan, d'un raccourcis abusif je vous ramène beaucoup plus bas que terre, voire sous la mer, vu que nous sommes descendus à 20 mètres de profondeur en plongée aux Philippines.

Habitat du voyageur

Entre 2 transports il fallait bien dormir. Voici la répartition du nombre de lits différents testés dans chaque pays (c'est un document Excel qui s'ouvre en cliquant sur le lien ci-dessous) :

Lits_par_pays

Ce qui nous fait un total de 191 lits testés en terre étrangère, par terre, sur des lits superposés, cachés dans une moustiquaire, dans des yourtes pourries et dans des yourtes extra, dans des bus bondés, et bien sûr dans notre bonne vieille tente qui nous accompagne toujours.  Nous avons dormi 25 nuits  dans cette tente, c'est beaucoup et peu à la fois pour 3,5 kgs supplémentaires à se trimballer quotidiennement.
Enfin il faut rappeler qu'on est passé par 16 pays différents, le premier correspondant à notre séjour le plus long (2 mois et demi en Argentine) et le dernier à notre séjour le plus court (2 jours à Singapour).
Ça, c'est fait...

Détente du voyageur

La télé en Chinois, on est pas prêt de la comprendre. Pour les telenovelas brésiliennes, c'était plus facile ! Priorité a la lecture donc, pour profiter du temps qu'on avait devant nous et lire tous ces bouquins qu'on avait toujours voulu lire sans prendre le temps de le faire. On n'a pas toujours pu choisir nos lectures, mais au gré des échanges avec des voyageurs et des trouvailles diverses dans les bouquineries, on a lu 42 livres à nous 2.
N'allez pas croire qu'on est restés enfermés, on s'est bien aéré ! A se demander comment on pourra re-travailler dans un espace fermé, mais il faudra bien s'y faire... On a profité d'une denrée rare, a laquelle on ne pensait jamais avoir accès : les lundis au soleil ! Promis juré on a pensé à vous à chaque fois que le soleil nous dardait un lundi, et qu'on n'avait pas à se déplacer. On arrive au total de 41, joli score pour des débutants, ma foi.

Les ennuis du voyageur

Tout n'est pas merveille au royaume de la vadrouille. Première nuisance, les taxis. Ils sont comme des vautours prêts a t'assaillir au bord d'une frontière paumée où ils savent que tu as le choix entre eux ou alors marcher 16 kilomètres sous le cagnard avec 20 kgs de bagages... Les enfoirés, les schmocks, toujours copains au moment de t'aborder, toujours plus hyènes au moment de te faire cracher. Ils sont 27 à avoir tenté la petite ou la grosse entube. Ils tentent, parfois ils gagnent. On en finit par négocier pour des kopecks et on devient ridicules à notre tour quand nous exigeons un rabais de 12'000 Rials iraniens (soit 1 euro, tout de même !)
Autres pépins qui ne manquent pas de survenir, la santé. Aneva a vu 2 médecins quand j'en ai visité 5. Je suis une petite nature que voulez-vous. Principalement des problèmes digestifs récurrents, 2 petites infections, 1 blocage de dos (8 jours d'arrêt quand même).
Pour terminer sur la santé, suivez les courbes de ma ligne sur le graphe en cliquant sur le lien ci-dessous :

Courbe_de_poids

Au point "A" je suis victime d'une passion ardente et dévorante pour la barbac' argentine (qui reste la meilleure que l'on ait testée durant notre petit tour), passion qui ne sera pas sans laisser de traces. J'en mange un tas, un peu de mouton patagonique aussi. Et je ne me laisse pas intimider par les abats : la tripaille c'est mon dada. Les nombreuses randonnées ne compensent pas.
En "B", la cuisine méditerranéenne m'a donné un coup de pousse mais c'est pas encore la grande forme, la faute aux chawarmas, pidés et autres loukoums turcs.
S'ensuit une longue descente entamée grâce aux raids montagnards tadjiks et khirgizes, et surtout bien aidé par de bons vieux épisodes de dysenterie (puisqu'on se dit tout...) qui nous amènent au point "C", un minima historique qui survient au début du Viêt-Nam. Ensuite la pente repart vers le haut, reste a savoir si un régime à base de raclette / fondue / tartiflette me ramènera au point de départ... Ou plus haut !!
A ce moment du récit, vous vous demandez peut-être pourquoi la courbe d'Aneva n'est pas représentée ; et bien sachez que ce n'est pas poli, pour une fille ça ne se dit pas, ça ne se demande pas, alors n'insistez pas.

La maille, le flouze, l'oseille

Il paraît que le Dieu argent gouverne la planète. En tout cas c'est l'idole des Chinois, nos futurs maîtres. Et surtout il en faut pour avancer, puisque nous avions choisi de ne pas travailler pendant notre épopée. J'ai joué les comptables dans le tandem, ça me prenait bien 25 minutes par mois c'était terrible. Plutôt que d'en parler je vais vous montrer le 3ème et dernier graphe, promis c'est le dernier. Ça fait partie de mes leçons professionnelles "1 bonne illustration vaut mieux que 3 pages de mauvais commentaires" :

Depenses_moyennes_par_jour_par_personne_et_par_pays

Ces prix incluent le transport local, la bouffe, le logement, les loisirs, les tarifs d'entrées diverses et variées, les achats... (pour un budget initial de 30 euros par jour et par personne). Ne sont pas compris : les gros déplacements en avion, les assurances et les visas. Le taux de change euro / dollar utilisé est de 1.35 mais vous vous en cognez ferme. Mais notez que je vous épargne les autres taux de change.

A : Petit budget comparé au niveau de prix, nous sommes logés et nourris pendant 1 mois à la casa Bethel.
B : Le retour en Europe, bien que hors saison, est douloureux pour le porte-monnaie. Mati se fait un peu de soucis pour le budget ; Aneva non.
C : Belle opération financière en Iran et au Turkménistan, où l'on atteint un minimum de 11,2 euros par jour. C'est joli, les gens sont sympas (en Iran) et pas cher : que demande le peuple ?
D : Dans les pays en -stan tout se passe bien pour le budget, on prend même de l'avance.
E : Le pavé chinois a de quoi surprendre : on arrive à notre "top-spending limit" à 42,1 euros par jour. L'explication est en partie à chercher dans le retour au shopping. Les Chinois adorent les malls. On fait beaucoup plus d'emplettes que dans d'autres pays. Et puis notre appareil photo numérique rend l'âme. RIP. Cela nous amène à faire un lourd investissement pour un reflex numérique, mais ça vaut le coup. C'est pas la photographe du tandem qui dira le contraire.
F : C'est la fin du voyage, niveau budget on est en roue libre (Mati s'est détendu) et on se paye une certification PADI (plongee, valable à vie) qui plombe les stats aux Philippines.


On approche de la fin, fin du voyage qui signifie mort annoncée du blog ; restez connectés encore quelques jours, il nous reste le vrai mot de la fin à poster, et il n'est pas encore prêt... D'ici là vous avez le droit de faire un loto avec tous ces chiffres, on ne prend que 10 % et croyez-moi on trouvera bien un nouveau coin où les dépenser, hehehehe...

Mati

PS : le comité rédactionnel du blog "Lostintour2007" décline toute responsabilité quant à l'exactitude ou la véracité des chiffres annoncés dans cet article

26 février 2008

Petit tour a Singapour

Singap2

Singapour la ville-Etat ou l'on retrouve nos compagnons savoyards et haut-savoyards d'Indochine : Muriel et Laurent. Un sejour bref mais agreable, un retour a la civilisation. On ne va pas decrire la ville, pour ca on vous laisse vous diriger vers le blog des regionaux de l'etape : www.lesmulo.canalblog.com qui sauront vous faire apprecier les lieux mieux que nous.

L'atmosphere est quand meme moins stressee qu'a Hong-Kong et l'Etat autoritaire matraque son slogan "Low crime doesn't mean no crime" jusque sur les taxis. La securite est donc un theme central de la vie sociale, tout le monde se plait a dire qu'ici on est en securite. Marrant.

Et puis un coup du hasard lors de notre promenade dominicale : nous avons croise dans la rue un Ecossais (Andy) que nous avions rencontre il y a 4 mois en Chine du Sud, alors que nous n'etions pas en contact par mail.

Enfin nous revoyons Aude et Alex ; des amis de lycee, deja revus chez un autre Alex a Beijing en Septembre. A leur tour ils ont tout lache a Geneve, pour s'expatrier chez les Chinois. Bonne chance a eux !

Et sinon RAS !

Mati

Singap1

24 février 2008

La fin de la plage

Chocolate1 Chocolate2

Apres la vie de famille nous reprenons le chemin de la playa. Retour a Cebu et connexion vers Bohol et Panglao. Bohol possede les "Chocolate hills", des formations geologiques originales dont le departement du tourisme philippin a reussi a faire une attraction majeure. Surprenant. C'est joli, mais enfin c'est pas non plus extraordinaire. Par contre la route pour y acceder est sympa, on loue une moto pour traverser des forets et des rizieres, et les quelques averses intermittentes ne nous arretent pas.

Bananes_Bohol Rizieres_Bohol Eglise_Bohol

Le lendemain on plonge a nouveau, malheureusement Aneva a un petit rhume qui l'empeche de descendre et elle devra se contenter de snorkelling en surface. J'ai plus de chance et je peux plonger au large de Panglao, jolis coraux, bancs de poissons (meme des barracudas) et cerise sur le gateau : une tortue qui semble voler sous l'eau.

3 jours rapidement passes qui sont les derniers de nos 6 semaines philippines. Le temps file toujours aussi vite. Vendredi soir nous volons vers Singapour ou nous retrouvons nos petits amis Muriel et Laurent, avec qui nous avions visite le sud du Viet-Nam et les temples d'Angkor a Noel. Des copains, cool !

Mati

Bateaux_Bohol

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22 février 2008

La vie de famille chez les Pilipinos

Rizieres Rizieres2

Apres la plage, direction le Sud et l'ile de Mindanao, dans un village proche de Cagayan de Oro. Objectif immersion totale dans la famille de Jemuel, la famille au sens "Pinoy" (Philippin) donc au sens large et XXL. L'histoire de la famille est emblematique du pays : grand-pere Jamis se decarcasse dans ses rizieres pour envoyer son aine a l'ecole, au lycee et surtout a l'universite. La ville voisine du village, Cagayan, n'est pas tres developpee, et avec son diplome de comptable en poche, papa Jamis s'embarque pour les Etats-Unis qui controlent le pays ; c'est un point strategique de leur maillage defensif dans le Pacifique et ils ont eu des bases jusque dans les annees 1980.

Donc, papa Jamis debarque a Chicago avec 170 dollars en poche, trouve un petit job et passe des equivalences en cours du soir acceleres. Il accede rapidement a un job mieux paye, qui lui permet de mettre de cote et d'envoyer ses freres et soeurs a l'universite; ils sont 6, tout de meme. Et puis il rencontre maman Jamis, une infirmiere philippine avec qui il se marie. C'est une nation communautaire, qui reste proche de ses traditions catholiques. Au bord de la route on peut voir une miriade de panneaux du style "Get high on God, not on drugs" du plus bel effet. L'aine a beaucoup de droits, par exemple c'est lui qui herite de la maison des parents, mais aussi beaucoup de devoirs : il est responsable de toute la famille des que son pere est trop vieux pour travailler. Grace a ses efforts, on retrouve un medecin et un veterinaire dans les oncles et tantes de Jemuel. C'est toute la famille qui en beneficie et ses cousins passent quasiment tous par l'universite pour devenir medecins, infirmiers... L'un des tontons devient maire du village et entre aussi au Rotary club. La gloire !

Une ballade dans les environs du village suffit a montrer que c'est pas la joie pour le commun des Pilipinos. T-shirts troues et uses a la corde, pieds nus qui n'ont pas connus beaucoup de sandales, cabanes montees sur pilotis au-dessus d'une mare noiratre ou se vautrent les porcs et la volaille, ca fait pas envie. Pourtant les gens qui nous croisent ont tous le sourire. Ca fait un peu cliche, je sais bien, mais c'est juste vrai. La plupart du temps on nous interpelle d'un "Hello" plus hurle que parle, quelquefois accompagne d'un "Amerikano ?" qui n'est pas une insulte, non, simplement un synonyme de "etranger". La France, c'est loin, un chauffeur de taxi l'a situe a cote de l'Australie. Quand j'ai rectifie et indique l'Europe, il a dit "Ah oui, l'Europe, c'est joli l'Europe..."

La religion est donc extremement presente ; peu de belles eglises, mais une foi a toute epreuve. Les cousins de Jemuel sont surpris que l'on voyage ensemble sans etre maries "devant Dieu". On dit les benedicites avant les repas, on fait une petite priere avant de se mettre en route pour un long trajet. Un des oncles de Jemuel est decede il y a 6 mois. Sa femme dort sur sa tombe toutes les nuits. Toutes les nuits ! La famille possede un grand caveau, avec un toit ; elle a installe un lit, une tele, et elle y dort chaque soir avec sa fille adoptive, une petite de 6 ans. Cette femme ne sera pour nous qu'une ombre, une ombre genee qui vit entre 2 mondes. La vie, la mort. Etrange. Comme son mari etait maire du village (plus de 30000 habitants, un grand village quand meme) on lui a trouve un emploi fictif qui durera au moins jusqu'aux prochaines elections. Corruption, corruption : peut-etre le symptome le plus douloureux pour le pays. On vit d'abord pour la famille, celle qui inclue 1/3 du village car tout le monde est cousin, meme si c'est au 4eme ou 5eme degre.

Dans la maison ou nous logeons, les parents de Jemuel sont absents : ils vivent encore aux Etats-Unis. C'est une cousine, Gisele, qui s'occupe de l'intendance. Les cousins defilent pour nous saluer, tous chaleureux et surpris qu'on ne prevoie rien pour les jours a venir. Nous, on voudrait bien, mais il pleut 4 jours et demi sur 5... Du coup on va faire un tour au mall, le centre commercial ; le shopping est l'activite cherie des Philippins. On sort au Karaoke et on chante "Good vibrations" en hurlant dans le micro, les cousines ont un sourire condescendant parce que je chante faux, mais alors faux ! Heureusement que Jemuel est a mon niveau. Et enfin, on mange. On mange tout le temps. Du cochon, du poulet, du poisson. Adobo (vinaigre et soya sauce), grille, cru. On se goinffre, on nous gave, ananas par-ci, lanzones (des petits fruits excellents) par-la. Vous reprendrez bien un peu de shake a la banane ? Un jus de coco ?? Une cuillere de poulet a la coco ??? Un bon bout de couenne de porc ???? Mais vous n'avez pas fini le canard !!!!!
Gisele est aidee par Daisy, Mimi et Brelin, 3 petite meufs la vingtaine, qui sont des "aides". Toute bonne famille pilipina a des aides. Signe d'aisance. Avec un rapport de force marque. Mais aussi un geste social : c'est le pere de Jemuel qui les a engagees, lui n'en a pas besoin mais en echange de leurs services il donne gite couvert et surtout EDUCATION (en payant l'ecole) a ces 3 jeunes filles. Quand on voit le "retour sur investissement" (si on peut parler ainsi) qu'il a obtenu avec ses freres et soeurs, on sait qu'elles partiront sur de bons rails et c'est tant mieux pour elles !

Enfin je vais refaire un tour du cote des combats de coq ; ambiance surchauffee dans un "ring" plus petit qu'a Moalboal. Un cousin de Jemuel nous initie aux paris, on mise donc sur "Biya" ou "Inilog" (les 2 coins du ring). Bilan = 1v, 2d. Pas terrible. Mais belle ambiance ! Il parait que les coqs sont piques aux hormones pour les rendre plus agressifs. De toute evidence, ca marche.

Nous remercions encore Jemuel et toute sa famille pour leur accueil chaleureux, c'est pas si souvent qu'on trouve "une maison loin de la maison". On kiffe...

Mati

Jemuel Mahjong Bambini

A ma gauche le vaincu : Coq_vaincu et a ma droite le vainqueur : Coq_vainqueur

12 février 2008

Allo la planete ?

Message rapide et inhabituel : ce soir je devrais passer a la radio, sur France Inter, dans l'emission "Allo la Planete". Ca commence a 23h, mais je ne sais pas a quelle heure on va m'appeler : donc, c'est pour les couche-tard.
En esperant qu'ils arrivent a me joindre... et que je me reveille !

Alors a ce soir ? Hehehe

Mati

ATTENTION !!

On n'arrive pas a se joindre au telephone avec les gens de l'emission... Il y a donc peu de chances qu'on y parvienne, ca n'est peut-etre pas la peine de veiller...

LE FIN MOT DE L'HISTOIRE

Oups Manu... Desole... Olivier a bien vu le souci, greve dans l'audiovisuel public donc l'emission de mardi a ete ecourtee ou annulee. Du coup je suis passe le lendemain sur le coup des 0h30, heure de Paris. L'emission peut etre re-ecoutee jusqu'a mercredi prochain, si jamais ca vous tente. On a parle d'addiction au voyage, de liberte de mouvement et des dangers de la routine. C'etait sympa. On a convenu de se rappeler, il se pourrait qu'on repasse dans l'emission a l'avenir et c'est ma chere et tendre qui devrait s'y coller. Ce coup-ci on vous previendra a l'avance et on verifiera les preavis de greve...

Mati

10 février 2008

Comme un poisson dans l'eau....

Nous voila de retour apres 2 semaines sans nouvelles. J'espere que nos lecteurs n'ont pas perdu patience ?.

Comme nous l'avions annonce dans le dernier message, ca y est nous sommes certifies pour plonger jusqu'a 18 metres. C'est sur l'ile de Cebu, dans le petit village de Moal Boal que nous avons passe notre brevet avec notre pote Jemuel.  Nous avons travaille "ardument" (cela faisait bien une annee que notre cerveau etait au ralenti) pour obtenir ce diplome, avec des cours le matin et l'entrainement en piscine l'apres midi tout cela supervise par notre instructeur, Albert. Le travail en fut recompense des la premiere plongee en mer a une profondeur de 9 metres.........des poissons de toutes les couleurs, des gros, des petits, des etoiles de mer bleues, du corail jaune fluorescent, et j'oublais UNE TORTUE. Que du pur bonheur....(comme dirait Mati)

Par la suite nous avons refait 3 autres plongees, a chaque fois unique, tellement la faune et la flore subaquatique sont diverses et magnifiques.

                           plongee                 plongee2

Contrairement aux pays que nous avons traverse durant 2007, les Philippines autorisent les combats de coq. La nouvelle fut accueillie avec joie par Mati qui depuis le Bresil cherche a assister a ce type de manifestation. De mon cote, l'enthousiasme etait moins fort mais par curiosite je l'ai accompagne. Ca se deroule dans un endroit couvert qui ressemble a un ring. Des que les combattants ont fait leur entree, les proprietaires les existent un peu, histoire de faire monter la pression des coqs et des parieurs. Ensuite, le moment des paris commence, c'est un bazar total, les gens crient, font des signes incomprehensibles pendant 5 minutes et puis le combat a lieu et lui aussi ne dure en general pas plus de 5 minutes. Les coqs etant equipes d'une lame tranchante arrimee a l'une des pattes, des que l'un est touche le combat se finit dans la minute qui suit. Le gagnant repart avec son coq et le coq battu, qui finit dans la soupe le soir meme.

                       coq_fight1      coq_fight2

Apres Moal Boal, nous nous sommes diriges vers l'ile de Palawan afin de voir si les eaux etaient plus claires et les plages plus belles. Je peux deja vour repondre que OUI et en voici la preuve en image :

              port_barton    plage1    lost 

 

Nous sommes arrives par avion a Puerto Princessa (capitale administrative de l'ile) et pris directement un bus pour le village de Sabang. De la nous sommes restes quelques jours pour visiter les environs et la celebre riviere souterraine de 8 kms qui est la plus longue du monde.

Nous avons ensuite pris un bateau pour rejoindre le village de Port Barton. C'est le lieu que j'ai prefere. Le petit village s'etend sur 1km dans une magnifique crique. Afin d'observer les fond marins, nous nous sommes payes une petite viree en bateau dans les iles alentours, avec au programme snorkelling (nage avec masque et tuba) a differents endroits, plage de sable blanc et poisson-tigre grille pour dejeuner.

Apres Port Barton, nous avons pris la direction d'El Nido. 6 heures de bateau tres arrosees et salees. Ce trajet rentre dans notre top 3 des pires trajets du voyage.

La aussi, le village se trouve das une petite crique mais le charme est moindre. Des constructions hotelieres ont fait perdre l'authenticite du lieu. Les iles autour sont a voir et recellent deux belles lagunes que sommes alles explorer.

Nos 10 jours a Palawan sont ecoules et c'est avec plein de belles images bleues turquoises que nous quittons l'ile pour aller sur l'ile de Mindanao ou se trouve la famille de Jemuel.

       

reveries

26 janvier 2008

Pilipino stories

Deja 2 semaines aux Philippines, le temps passe vite. Nouveau pays, nouveau changement, nouvelle ambiance. Ici le mixage est au carrefour de l'Asie, de l'Espagne et des USA, historique colonial oblige. Mais les traces de la presence etrangere sont impregnees beaucoup plus profondement qu'au Vietnam, par exemple. 90% de la population sont des catholiques ou sont issus des "nouvelles Eglises". Les 10% restant sont des musulmans regroupes au Sud, vers l'Indonesie. Comme souvent cette minorite a ete spoliee et a donne naissance a des groupuscules radicaux type "Abu Sayyaf", qui s'en vont faire peter des bombes dans les zones touristiques indonesiennes.

L'ambiance ici est vraiment differente de l'Indochine ou de la Thailande, le point commun etant que les centre commerciaux ont fleuri ici aussi. A l'Americaine. A Manille on croise un nombre impressionant d'enfants des rues, evidemment un adulte n'est jamais loin pour ramasser le fruit de la mendicite orchestree. Dans les quartiers animes il n'y a pas de "prostituees" car c'est interdit, par contre on voit plein de "GROs", des Guest Relation Officers" qui ressemblent comme 2 gouttes d'eau a leurs consoeurs thai. Il y a beaucoup d'occidentaux, une forte proportion d'Americains en fait car les US ont maintenu des bases militaires pendant tres longtemps ici. Ils ont laisse, avec leurs malls et leurs burgers, un tas de vieilles jeeps que les locaux ont recycle en taxis collectifs pimpants, les jeepneys, qui portent des noms de femme comme Gloria, Emily ou Maria. On dirait que les pilotes sont des romantiques...

1Jeepneys

Un autre truc importe qui me plait bien, c'est le basket. Sport national, paniers a tous les coins de rue, matchs a la tele, un vrai championnat national, voila qui fait plaisir. Sauf que je ne me suis pas encore mele aux locaux, on a vu ce que le badminton a donne alors pour le basket je laisse encore mon dos souffler quelque temps. Enfin, j'ai quand meme craque une fois :

4fakebasket

En France on n'a pas de petrole, on a des idees nous affirmait ce bon vieux General, aux Philippines ils ont pas grand chose mais ils ont des paniers. ils utilisent des arbres quand ils n'ont pas assez de sous pour planter un poteau. Ca c'est de la passion.

C'est pas que la ville nous plait pas mais bon... C'est quand meme etouffant de pollution dans les rues et rien ne nous retient. Notre pote Jemuel a rejoint sa famille dans le Sud, on le retrouvera dans 10 jours. Nous partons au nord de l'ile principale, Luzon, pour voir les rizieres en terrasses de Banaue. Ca me rappelle les cultures en terrasses des Incas au Perou, sauf qu'ici les gens continuent de travailler comme ils le faisaient il y a 2000-3000 ans. Tout est entretenu a la main, dans des pentes impossibles, avec un climat beaucoup moins sympa que dans le reste du pays. Il fait froid, humide ; beaucoup de maisons sont en toles. Ca ne respire pas l'aisance dans le coin. Mais les gens restent sympa, quoiqu'ils insistent beaucoup pour nous guider meme si on marche le long d'une route, des fois qu'on se perde. C'est un moyen de jouer les guides et de mettre du beurre dans les epinards, on ne peut pas leur en vouloir. Les terrasses en question amenent tout juste suffisamment de riz pour les locaux, on a beau etre sous les tropiques c'est pas Byzance. Mais c'est joli comme jardin ! Surtout quand on a sculpte la montagne pour pouvoir semer.
Meme si le temps n'etait pas au rendez-vous, qu'on aura patauge dans la boue pour acceder au village de Batad, on ne regrette rien de rien et on se dit qu'en mars-avril, quand les champs sont vraiment vert, ca doit etre phenomal ce coin.

2terraces 3terraces 7maisonsterrace 5terraces

6terraces

8Batad 9Anevaterraces

Les nuages nous chassent vers la cote et j'impose une pause surf dans ce periple. Les gros rouleaux du Bresil me manquent trop, hehehe. Pour memoire dans le Nordeste j'avais reussi a grimper 3-4 fois sur la planche en 7-8 sessions. Ce coup-ci, je monte dessus 2 fois et demi en une session. Les statistiques parlent d'elles-meme, je suis presque un surfer confirme... Pas de photos de mes exploits, la photographe shootait en argentique ce coup-la. Apres ce premier contact avec le Pacifique on met le cap au Sud de luzon et apres 24h d'un voyage eprouvant nous arrivons a Donsol, capitale mondiale du requin-baleine. Sur la route les rizieres sont d'un vert eclatant, avec des cocotiers en fond d'ecran. Ca respire deja plus le bonheur que dans le Nord.

Petit point nature ecolo : le requin-baleine est le plus gros poisson du monde, mesurant jusqu'a 18m et vivant jusqu'a 100 ans. Il execre la chair humaine et se contente d'ouvrir grand la bouche pour avaler un max de plancton et de krill. Il migre beaucoup mais il se plait bien a Donsol, ou il revient de Decembre a Juin, en gros, avec un pic en mars-avril. En arrivant nous rencontrons 2 Suedois, Ritchie et Andy, qui sont sortis en mer 2 jours consecutifs sans apercevoir le bout d'un aileron. Les bestioles se cachent, on compte sur notre bonne etoile. Le lendemain a 7h nous sommes sur le pont, on partage le bateau avec d'autres francais. Le temps est superbe, la mer est belle, la cote est bordee de cocotiers : on se sent bien. Notre guetteur est bien en place sur l'armature de la banca, la barque locale equipee de 2 flotteurs en bambou.
Au bout de 3h30 notre moral est en berne et on rentre abattus : rien vu. Pas une bestiole. La deche totale. Je me dis que vraiment, 2008, c'est pas l'annee ou je gagnerai l'Euro-million. Et tout d'un coup c'est le branle-bas-de-combat. Les moussaillons s'activent et s'excitent, on enfile nos palmes et nos tubas, tout le monde crie : le monstre est en vue. On manoeuvre, on s'approche et quand on nous en donne l'ordre, on saute ! On dirait un commando de paras. On palme, on met le masque "Regardez, il est dessous !". Je mets la tete sous l'eau, c'est l'hallucination : une masse enorme se dirige lentement vers moi, la gueule grande ouverte (la bouche fait bien 1 metre de large, et je ne suis pas de Marseille). Meme pas le temps d'avoir peur, je degage le chemin. On verra ce requin 3 fois, le corps est tachete de blanc et il a une enorme nageoire dorsale. Super-impressionant. Nous sommes le seul bateau a avoir vu un requin ce jour-la : coup de barre ! Nos potes suedois perseverent 4 jours et le dernier jour, ils en verront une dizaine (soit le lendemain de notre sortie) ; l'opiniatrete, ca paye.

16Banca 13Spotter 14Mati

Pour notre derniere soiree a Donsol on mange un plateau de langoustines royales, des bonnes bestioles, chez une Philippine qui a migre aux US dans sa jeunesse et qui vit la moitie de l'annee en Allemagne. Excellent. On se separe des Suedois, dommage ils doivent rentrer et nous prenons l'avion pour le Sud et Cebu. Nous rejoignons Jemuel, avec qui on va passer 2 semaines entre plages et plongees. On veut passer notre brevet de plongee. La suite au prochain episode !

Mati

10tresseur

 11Donsol 12Donsol_tricycle 15Coucher_soleil  

15 janvier 2008

Thai express

Pffiiiitt, fini le lit, fini le royaume khmer, me voila back dans les bacs.
Nous quittons le Cambodge avec un peu de regrets, les gens etaient plus detendus qu'au Vietnam (d'une facon generale) et les Cambodgiens ont des slogans chocs que j'apprecie beaucoup. Par exemple la biere nationale est la "Angkor beer" et le slogan qui apparait sur toutes les bouteilles et toutes les pubs est "My country, my beer", c'est-a-dire que quand tu bois c'est pour honorer la mere-patrie, ou la biere-patrie c'est selon. Niveau clopes ils ne sont pas en reste non plus, les cigarettes "Alain Delon" faisant fureur. Les pubs representent un couple enlace avec la tour Eiffel derrierre, le tout sur fond rouge. Le slogan est "The taste of France", on voit donc bien que l'erotisme et le charme a la Francaise ne sont pas morts (ni Alain Delon, d'ailleurs, mais je ne suis pas sur qu'il touche des royalties sur ce coup-la).

Nous avons fait un court sejour a la frontiere, dans la ville des casinos khmers, pour faire une etape entre Siem Reap et Bangkok. Pour voir si le mauvais oeil m'avait quitte avec le mal de dos on a tente notre chance a la roulette et au bandit manchot, et bien non, 20 dollars en moins voila tout ce qu'on a gagne. Si 2008 n'est pas l'annee de la sante et qu'en plus la chance n'est pas au rendez-vous, que vais-je deveniiiiiiiiiiir?

A Bangkok c'est le bordel thai dans toute sa splendeur, bouffe de rue et plein d'occidentaux de tous ages a la recherche de differents plaisirs. C'est plus une etape logistique pour nous, revente de livres, recherche de billets pour les Philippines. On retrouve Jemuel, un Americain d'origine philippine que nous avons connu en Argentine, il y a un an tout juste. Ca fait bien plaisir de le revoir, on va faire un bout de route avec lui dans son pays d'origine. Cool. Avant de partir on voulait voir un combat de boxe Thai, manque de pot la soeur du Roi est morte il y a 2 semaines du coup ils ont ferme le stade ou se deroulent les combats. 1 semaine de deuil. Pas moyen d'entrer, quand je vous disais que j'ai pas de pot ??? La loyaute des thai vis a vis de la monarchie, c'est quelque chose ! On finit par aller voir un film, tout commence par l'hymne au Roi durant lequel nous sommes tenus de nous lever, mais pas de chanter ni de mettre la main sur le coeur.

La maintenant tout de suite nous sommes a Manille, sacre changement en fait : les eglises remplacent les temples, presque tout le monde parle anglais, et les "Lopez jeans" ou "Gonzales optical" nous font penser a un autre continent. Mais non, c'est l'Asie. On en reparle au prochain post.

Mati

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les péripéties d'Aneva & Mati
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